Repartir de zéro, assumer la clarté
Aujourd’hui, on a pris la décision qui conditionne tout le reste :
👉 ne pas reconstruire sur notre ancien back-office éditorial.
On repart from scratch.
Réunion ce matin avec Luis (CTO) et Julie (PM). On a posé la question qui fâche : “On bricole… ou on assume un vrai outil conçu pour l’IA, l’édito et la durée ?”
Réponse unanime : on ose.
Notre back-office actuel, malgré les années de service, est devenu un mille-feuille : dépendances implicites, fonctionnalité mêlées, dette historique. Impossible de bâtir un flux IA propre là-dedans.
Et surtout : on veut isoler le flux IA (import → tri → réécriture → export) pour ne jamais mélanger contenu généré et contenu final.
Ce qu’on construit (et pour qui)
L’objectif : un copilote éditorial pour Réfugiés.info.
Il prend des données brutes (comme le Carif-Oref pour les formations), les classe, les réécrit en langage clair, puis laisse l’humain décider.
Notre mantra : l’IA assiste, l’humain tranche.
On parle à trois publics :
- Intrapreneurs → vision, impact, intégration service public
- Product owners → valeur, périmètre, jalons
- Développeurs → architecture, stack, contraintes concrètes
La roadmap (réaliste, mais tendue)
- Import (Carif-Oref d’abord)
- Tri (filtrer, classer, repérer les doublons)
- Aide à la rédaction (langage clair + validations humaines)
- Export (vers la base principale, côté brouillon)
Objectif : un POC en 2 sprints de 2 semaines.
Puis une version solide d’ici mars.
Nos mesures clés : qualité du tri, fiabilité des reformulations, taux de corrections demandées par l’édito, temps réellement gagné.
Tech : nos choix assumés
- Letta (agents stateful) → mémoire persistante, moins d’hallucinations, capacité de travailler sur une fiche dans la durée.
- ADE Letta → éditer et versionner les specs en continu.
- Next.js + Tailwind + DSFR → cohérence “service public”, vitesse de ship, accessibilité.
- Drizzle ORM → typé, lisible, efficace en monorepo.
- BlockNote → un éditeur riche adapté au workflow “IA propose / humain ajuste”.
- SpeckKit + Windsurf → mode spec-first : on conçoit avant de coder, l’IA exécute.
Depuis qu’on fonctionne comme ça, on est moins “vibes de dev”, plus architectes.
Retour terrain : l’IA doit arrêter d’inventer
L’équipe édito sait très bien ce qu’elle veut — et ce qu’elle refuse :
- un outil qui infantilise,
- des reformulations jolies mais fausses,
- des hallucinations déguisées en certitudes.
Nour fait déjà des merveilles avec ses prompts de ninja, mais il faut que l'IA soit plus fiable et apprenne du feedback continu.
Letta peut changer ça : garder un état, un contexte, un dossier.
On passe d’une IA “qui répond” à une IA “qui travaille”.
Alignement du jour : ce qu’on verrouille
- ✅ Outil séparé de la prod, base neuve
- ✅ Flux maître : import → tri → réécriture → export
- ✅ Stack validée : Letta, Next/Tailwind/DSFR, Drizzle, BlockNote, monorepo
- ✅ Méthode : spec-coding (SpeckKit + Windsurf)
- ✅ Jalons : POC en 2 semaines, version solide pour mars
Le petit moment humain
Il y a eu ce silence, juste après la question “on garde l’ancien ou pas ?”.
Le choix rassurant aurait été de patcher l’existant.
Le bon choix était de clarifier, de repartir sur une base saine, et de s’aligner pour de vrai.
C’est simple à écrire.
En réalité : ça demande du courage partagé.
Et maintenant ?
Dès demain :
- valider la base technique,
- brancher Letta,
- importer un premier échantillon Carif-Oref,
- tester le tri (sans indulgence),
- intégrer BlockNote pour valider le flux “IA propose / humain ajuste”.
Le building in public commence pour de vrai.
À demain.
Jérémie Gisserot — Product Designer & Développeur, Réfugiés.info